Bref compte-rendu du deuxième workshop Smart Frames à Yverdon, le 2 avril 2015
- Déroulement du workshop : aperçu général
32 personnes se sont retrouvées le 2 avril 2015 dans les locaux d’Y-Park à Yverdon pour le 2ème workshop Smart Frames. Au programme :
- Séance lunch/réseautage
- Introductions :
- Une très brève présentation d’Y-Park par le directeur d’Y-Park, M. Sandy Wetzel
- Une brève présentation du projet Smart Frames et du contexte Interreg, et une introduction aux idées clés du concept Smart Frames en matière d’innovation (par Pierre Rossel)
- L’état de l’art dans le domaine des lunettes augmentées
Une présentation fouillée de l’état de l’art des lunettes augmentées aujourd’hui, avec quelques différences (moins axées sur l’industrie de lunette) et aussi quelques ajouts tenant comptes des enseignements du 1er workshop, par rapport à ce qui avait été présenté à Morez (par Pierre Rossel)
- Une séance « ateliers » dans laquelle les participants se sont répartis en groupes de travail (quatre) pour envisager des projets d’innovation possibles.
Quatre thèmes à l’initiative des participants et donc autant de groupes de travail ont ainsi émergé lors de ce workshop:
- Des lunettes augmentées pour des usages spécialisés dans le domaine des personnes mal-voyantes
- Des lunettes augmentées pour la culture et la muséographie ?
- Quelles lunettes augmentées pourraient être utiles pour l’essor des smart cities ?
- Des lunettes augmentées pour le domaine industriel : pistes principales
Les groupes se sont réunis durant une session d’une heure et demie, au terme de laquelle une séance plénière a permis de rapporter sur ce qui s’était dit dans les différents groupes et d’échanger des idées de manière plus transversale.
- Conclusion :
Les suites possibles de Smart Frames seront élaborées par les deux responsables, Denis Larrue et Pierre Rossel et soumis à la communauté d’intérêt de Smart Frames, forte d’une quarantaine de membres à l’issue de ce 2ème workshop.
- Un « apéro » a été servi, avec une dernière possibilité de réseautage
- Bref compte-rendu des rapports de groupe, envisagés en termes de projets possibles :
2.1 Groupe de projet sur les lunettes augmentées et le concept de Smart city
Il peut paraître évident de lier lunettes augmentées et Smart city, pourtant la mésaventure récente de Google montre qu’il ne faut pas négliger les problèmes que des lunettes augmentées peuvent poser dans un espace public. Les lunettes augmentées peuvent servir naturellement pour des agents des services techniques urbains sur le terrain (et dans ce cas on est aussi proche du groupe de travail sur les lunettes augmentées pour l’industrie). Différentes autres pistes ont aussi été évoquées qui demandent des approfondissements : gestion des flux, sécurité, création facilitée de groupes d’intérêt (p. ex : partage concernant les points d’intérêt historiques d’une ville et on rejoint, dans ce cas, la réflexion du groupe de travail sur la culture et le tourisme), ce qui peut aussi stimuler des magasins bien sûr, dans une démarche « Internet des objets » ou non. On le voit, des usages spécifiques « smart city » qui ne recoupent pas d’autres champs de préoccupations déjà actifs dans la communauté Smart Frames ne sont pas si facile à envisager. En revanche, la créativité était au rendez-vous dans ce groupe et il y aurait probablement lieu de poursuivre la démarche « lunettes augmentées-Smart city » avec ce style de travail en tête. Il faut dire que contrairement aux autres groupes qui avaient déjà des objectifs et cibles pour avancer, ce groupe avait une vocation, à ce stade tout au moins, encore très exploratoire.
- Groupe de projets sur la muséographique et la valorisation culturels
Suite à ce qui avait été exploré à Morez le 12 mars, cet atelier semblait être celui qui le plus rapidement pouvait proposer des projets concrets. Il n’en fut rien. Non qu’on ne puisse imaginer appliquer des lunettes augmentées à fournir un « plus » informationnel dans le cadre de visites culturelles spécifiques, muséographiques ou autres, mais il ne semble en revanche pas que cela soit suffisant pour déclencher l’enthousiasme. Le surcroît d‘information n’est probablement pas décisif, l’attrait et la qualité de l’expérience vécue par le visiteur sont des paramètres plus importants. Dans ce sens, les possibilités envisagées ont été en direction de plus de « fun » que plus d’information, une démarche ludique et émotionnelle, voire comportant un élément de surprise et découverte, plutôt que seulement vouloir en rajouter une couche au niveau de l’information accessible au visiteur. Parmi les idées évoquées figurent celles de serious games, notamment basées sur des lunettes immersives (réalité virtuelle) ou augmentées mais à usage spécifique (des lunettes pour se raconter des histoires à plusieurs) et aussi de pouvoir « voir » le musée différemment (comme cela se fait déjà avec la vision tri-dimensionnelle), ou appréhender la situation culturelle concernée à travers les yeux de l’expert, comme un joueur qui pourrait nous faire découvrir son sport favori en nous faisant participer à son activité sportive « du dedans » ; dans le cas muséographique, cela pourrait être : comment un expert regarde-il un tableau ? D’autres pistes sont également envisageables, mais toujours dans un sens décalé vers de nouvelles expériences et émotions. Dans tous les cas, les lunettes augmentées permettraient de personnaliser ces capacités en fonction de certains profils ou classes d’âge.
Comme les participants à ce groupe n’étaient pas les mêmes que ceux du workshop de Morez (pour ce même thème), lequel s’était conclu sur une note relativement optimiste à l’égard des lunettes augmentées, il sera intéressant de voir comment, après consultation, les deux responsables de Smart Frames suggèrent de considérer cette piste de projets particulière, dans son ensemble. La question du tourisme est naturellement au cœur de cette piste projet (« The ultimate cultural tour » ?), qui regrouperait l’utilité de lunettes augmentées pour des sites ouverts spécifiques, urbains ou non, des musées ou établissements culturel équivalents et de façon générale le patrimoine, voire des événements culturels particulier, à valoriser. Dans tous les cas, des questions de gestion de données et même de droits d’auteurs devraient être anticipés. Le point-clé pour une suite éventuelle : qui est vraiment intéressé à porter un projet de ce type ?
2.3 Groupe de projets sur les applications industrielles des lunettes augmentées
C’était le groupe le plus nourri (13 personnes). Les thèmes suivants ont été examinés :
- La prévention des risques industriels (plusieurs types, pistes et options possibles selon le type de problèmes à traiter) ;
- La télé-maintenance, avec la capacité, pour un opérateur travaillant isolément ou en rapport avec un centre de contrôle distant d’agir en situation « mains libres ».
- La formation professionnelle et le coaching des apprentis en situation de travail réel ou toute configuration similaire (plusieurs tentatives de ce type, au moins au niveau publicitaire, ont déjà été tentées, comme BMW, par exemple)
- La réalité augmentée, qui peut permettre d’avoir accès à une meilleure information en temps réelle, accessible pour les opérateurs de terrain, et qui peut aussi améliorer la coordination entre opérateurs, notamment dans des lieux impliquant différents types de personnels, qui peuvent ne pas forcément tous pouvoir opérer à la vue les uns des autres ou alors opérant dans des lieux plus ouverts (forêts, biodiversité, etc.).
Le groupe, durant l’heure et demie qu’a duré la session, n’a eu le temps que d’effleurer ces sujets. Tous les participants ont été d’accord pour que soit organisé une nouvelle réunion pour approfondir et esquisser véritablement des projets dans l’une ou l’autre de ces directions, avec pour chaque cas favorable et domaine d’intérêt clairement identifié, une focale plus précise et une perspective marché à travailler.
2.4 Groupe de projet sur les lunettes augmentées pour gérer des problèmes de « mal-voyance
Le groupe était très restreint (2 personnes), mais il a permis de mettre en évidence :
1) qu’il y avait des besoins et que même si c’était un marché de niche, il n’était pas négligeable, pouvant notamment « traiter »/ toucher des problèmes divers comme la DMLA (nous avons connaissance d’un projet en cours de développement en France), la vision de loin qui lorsqu’elle est fortement diminuée, handicape les mal-voyants (par exemple sur un quai de gare) et enfin, la mal-voyance liée à la perte de capacité de voir les contrastes, ce qui a toute une série de conséquence négative dans la vie quotidienne des personnes qui en sont affectées, pour des identifications aussi bien de bordures de trottoir que de nourriture dans son assiette ;
2) qu’il y avait des possibilités techniques sinon de résoudre du moins de traiter favorablement ces différentes questions.
Une discussion ultérieure avec les milieux concernés en Suisse (CentreVue qui est favorable à un examen approfondi des possibilités) et en France (organisme similaire en cours de création, à Besançon, l’ORPHEV) est à mettre sur pied.